Elle passa par l'allée et l'escalier de derrière, comme avant. Doc ne l'avait pas vue depuis plus d'un an. Personne, d'ailleurs. À l'époque, elle portait toujours des sandales, un bas de bikini à fleurs et un t-shirt délavé de Country Joe and the Fish. Ce soir-là, elle était à la mode citadine, les cheveux bien plus courts que dans son souvenir. Exactement comme elle avait juré de ne jamais être.
Si corrosif soit-il avec Hollywood, David Cronenberg a, avec Maps To The Stars, l'intelligence de ne pas condamner le système, mais de l'inclure dans une vaste réflexion sur l'être et le paraître, les mutations de la culture du 'moi' et notre réalisation en tant qu'individu (par delà un quelconque bien, un quelconque mal) au sein d'une société forcément normative. Jung contre Freud, ce vieux débat orchestré en duel - le héros chez Cronenberg est toujours l'anomalie - qui agite le cinéma du canadien depuis ses débuts.
Le dernier film d'Anton Corbijn - bon thriller d'espionnage évoquant le Ghostwriter de Roman Polanski dans son modus operandi en raison d'état qui se retourne contre son propre storyteller, dépassé par l'ingénierie d'un monde à la complexité inassumable (ces promesses sincèrement données qui s'écroulent, nous laissant seuls face à nos vaines tentatives) - est aussi le dernier film du regretté Philip Seymour Hoffman, suicidé à l'automne 2014.
Quatre photogrammes qui montrent bien l'échec du spectaculaire d'Interstellar.
Alors Jess Franco est mort, quelques mois seulement après le décès de sa muse, Lina Romay. Le bandit espagnol nous laisse une filmographie labyrinthique forte de 200? 300? films, allant du rogaton où l'on s'accroche à une poignée de photogrammes au chef d’œuvre inspiré. Mais toujours une atmosphère unique, une patte identifiable entre mille.
Je fais des films pour remplir mon cercueil. (Hitoshi Matsumoto)
Mother, you had me. But I never had you. (John Lennon /// Mother)
De toute façon, ceux qui aiment vraiment la musique passent forcément un jour ou l'autre par le Brésil. (Gatinha)
Lucifer était aussi un ange...
Un film sympa comme tout. (Lance Armstrong)
Le plus drôle avec les prods live de Sylvia et Gerry Anderson, c'est que les acteurs ressemblent à des Thunderbirds.
(Arthur Schopenhauer /// Métaphysique de la Science Fiction Télévisée)
Il y a ce moment dans Holy Motors où Edith Scob donne un coup de téléphone, masquée.
Un film est une source pétrifiante de la pensée. Un film ressuscite les actes morts. Un film permet de donner l’apparence de la réalité à l’irréel.
(Jean Cocteau /// Le Testament D'Orphée)
Parce que l'on aime ici l'idée d'un spectacle autour de Pierre Molinier.
[Ce] qui rend une photographie surréelle, c’est l’incontournable serrement de cœur qu’elle provoque en nous, comme message du passé, et le caractère concret de ce qu’elle suggère sur les classes sociales.
(Susan Sontag /// Sur la Photographie)
À la revoyure, on peine à croire que Le Trou Noir est une production Disney.
On aurait tort de prendre un film tel que Battleship de haut, drapé dans une fausse dignité de cinéphile fermé aux joies simples de la bataille navale.
C'est un dimanche après-midi d'été que je suis entré dans Sans Soleil.
La mort a pondu un œuf.
'I weep for you', the Walrus said, 'I deeply sympathise.'
(Lewis Carroll /// Through the Looking-Glass)
Elle avoua une mémoire trouvée dans une baignoire.
Au fond, on sent aujourd’hui à la vue du "travail", on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin jusqu’au soir, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance...
On a tout avec de l’argent hormis des mœurs et des citoyens.
(Jean-Jacques Rousseau /// Discours sur les sciences et les arts)
Vivre uniquement le moment présent,
se livrer tout entier à la contemplation
de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier
et de la feuille d'érable...
I can't kick this feeling when it hits...
Un gros plan d'œil, ce n’est plus l’œil, mais UN œil : c’est à dire le décor mimétique où apparaît soudain le personnage du regard… (Jean Epstein)
J'aime quand un plan se déroule sans accroc.
Il est aussi sain pour l'homme d'avoir eu dans sa vie un passé où il a contractait une dette envers le rire qu'un autre pour lequel les larmes sont de rigueur.
(Søren Kierkegaard /// La Reprise)
Brûlé de soifs spirituelles, j'errais au désert sombre et sourd...
(Alexandre Pouchkine /// Le Prophète)
Reconnais donc ta propre essence, celle précisément qui est si remplie de la soif d'exister, reconnais la dans la force intérieure, secrète, active, de l'arbre, qui, toujours une et la même dans toutes les générations de feuilles, reste à l'abri de la naissance et de la mort.
(Arthur Schopenhauer /// Métaphysique de la Mort)
Chesterton disait, insatisfait des peintures de paysages champêtres et des vaches dans les paysages champêtres: "Moi, ce que j'aurais voulu, c'est peindre l'âme de la vache".
(Henri Michaux /// Passages)
Et nous paternes assistants //// De la transfusion de nos moelles
Voyons fondre aussi les étoiles /// De nos rêves exhilarants.
(Antonin Artaud /// Bilboquet)
En regardant la pleine lune passer à son périgée...