Triste anniversaire s'il en est, celui du jour où l'enfer se déchainait sur terre, plus précisément sur les côtes japonaises, en enchainement catastrophique. Tout commença le 11 mars 2011 par un tremblement de terre, d'une magnitude 9,0, survenu au large des côtes nord-est de l'île de Honshū. Cela se poursuivit par un tsunami dont les vagues atteignèrent une hauteur estimée à plus de 30 mètres par endroits. Celles-ci ont parcouru jusqu'à 10 kilomètres à l'intérieur des terres japonaises, ravageant près de 600 kilomètres de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires.

Et comme si ce triste bilan ne suffisait pas, le destin, cruellement farceur, avait décidé de mettre sur la chemin de la vague destructrice une centrale nucléaire, celle de Fukushima. Le tsunami mit hors-service le système de refroidissement de la centrale et les réacteurs 1, 2 et 3 entrèrent en fusion tandis que la piscine de désactivation du réacteur 4 se mit à surchauffer. Avec pour conséquence immédiate - et pour une durée indéterminée - l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants dans un périmètre de 30 kilomètres.

Depuis, la situation n'a guère évoluée... les émissions radioactives ont atteint récemment dans la zone de nouveaux pics, la stricte fusion de certains réacteurs ne semble pas franchement maitrisée, la communication de Tepco est toujours aussi opaque. Chaque jour depuis le début de l’accident, 300 ou 400 tonnes d’eau s'écoulent dans le Pacifique, où de nombreux isotopes – comprenant du cesium 137, 134, strontium 90, tritium, plutonium, americium, et plus de 100 autres – viennent s'incruster dans la chaine biologique et alimentaire – algues, crustacés, petits poissons, gros poissons, puis nous.

Incroyable désastre écologique et humain, l'accident nucléaire, majeur, est classé niveau 7, le plus élevé de l'échelle internationale des événements nucléaires, au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl en 1986, autre zone infernale sur terre.

Alors un mix pour se rappeler de la profonde sottise humaine quant à sa politique pro-nucléaire, et de la cupidité de certains dirigeants politiques et économiques, toujours prompts à préférer le profit immédiat au détriment de la santé et de la sécurité publique. Et pour ne jamais oublier le sort de ces milliers de japonais déracinés, ces véritables damnés de la terre.

And any fool knows a dog needs a home,
A shelter from pigs on the wing.

(Roger Waters | Pigs on the wing)



Pour télécharger le mix Hitchhike to Fukushima (lien valable 7 jours à compter du dimanche 12 mars), cliquez ICI.

Dimanche 23 avril 2017 - carnet de bord du capitaine.

Pas facile de garder un semblant de joie de vivre dans le marasme actuel, malgré les élans solaires qui viennent darder notre peau tanée par les vents cosmiques. L'autostoppeur de l'infini poursuit sa route dans l'adversité crasse des turpitudes terrestres, le regard (et les conduits auditifs) toujours tourné vers un horizon loin de la gravité des évènements.  Ce qui ne veut pas dire que nous sommes déconnectés du théâtre humain, non, plutôt détachés de ces élans réactionnaires qui vouent aux gémonies la moindre tentative de recul. La tête dans le guidon de mon incertitude, je fonce. Oh ma Gazoline, sens-tu venir le looping?

Un petit arrêt au restaurant avant la fin du monde.

Deuxième adaptation du manga de Kazumasa Hirai (après une production Toho en 1973), ce Wolf Guy échappé des studios de la Toei est un de ces objets pop dont le Japon a le secret, une arme de distraction massive s'aventurant aux confins du politiquement correct histoire de réveiller quelques rires francs et enfantins. Où l'innocence refleurit sur le tas de fumier des turpitudes adultes.

Le roi Kong est de retour avec une pure série B d'aventure fantasy qui expose à chacun de ses photogrammes ses limites, mais réussit pourtant à conserver quelques charmes. Charmes qui vaut bien un article ici-même, le blog ayant une affection particulière pour ce gros mythe poilu survivant à chaque fois aux mauvais traitements qu'il subit, que ce soit face caméra comme en coulisses.

En célébration du renouveau printanier, double ration de son pour les esgourdes curieuses. Au programme de ce double bill, un nouvel épisode de l'autostoppeur de l'infini, Hitchhike to a bigger world, escapade foncièrement aventureuse aux confins de mondes étranges, et Tutti i colori del nuovo disco, sélection, choisie dans la plus grande décontraction, de ce qui nous fait danser gaiement par ici.

Hitchhike to a bigger world, pour commencer.

Nous évoquions précédemment le tournage de Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? comme un acte fondateur. L'expression est sans nul doute grandiloquente mais pas sans fondement. Le fondement d'une fronde qui mènera au Nouvel Hollywood des années 70, l'acte qui cristallise les luttes intestines entre cadres hollywoodiens : acteurs, réalisateurs et producteurs, tous à s'écharper sur le même bûcher, mais pas pour les mêmes raisons (si ce n'est certaines vanités partagées).

La nouvelle création de Ryan Murphy n'allait évidemment pas échapper à nos radars, ayant par ici suffisamment louer les vertus d'American Horror Story et de Scream Queens (au passage, deuxième saison sublime – et malheureusement probablement dernière, tant le show satirique est incompris, mais nous y reviendrons prochainement). Feud, donc. Querelle, in french.

Apnée est le premier long métrage des Chiens de Navarre, pour faire court. Les Chiens de Navarre, c'est au commencement, sur scène (the world is a stage), une troupe libertaire et explosive, prosélytes du spectacle qui explose à la gueule du spectateur en grenade dégoupillée farceuse. Mais si le théâtre, c'est du cinéma (pour rester dans l'image), le cinéma, ce n'est pas forcément du théâtre.

Triste anniversaire s'il en est, celui du jour où l'enfer se déchainait sur terre, plus précisément sur les côtes japonaises, en enchainement catastrophique. Tout commença le 11 mars 2011 par un tremblement de terre, d'une magnitude 9,0, survenu au large des côtes nord-est de l'île de Honshū. Cela se poursuivit par un tsunami dont les vagues atteignèrent une hauteur estimée à plus de 30 mètres par endroits.

S'il est un réalisateur qui sait, à partir du découpage simple et lisible d'une scène de quotidien ordinaire, distiller une angoisse sourde, c'est bien Kiyoshi Kurosawa. Son récent Creepy, conte cruel de dé-inviduation où un ogre moderne vient manipuler et détruire des cellules familiales de l'intérieur, fourmille de ces instants saisissant le spectateur à la gorge par surprise, sans pour autant jouer d'artifices spectaculaires. Exemple avec une courte scène de repas complètement anxiogène.

Avec un peu de retard, on vous livre les nouvelles aventures de l'auto-stoppeur de l'infini, direction cette fois un système planétaire qui aura fait l'actualité terrestre ces dernières semaines, Trappist-1.
Chargement en cours